La situation environnementale actuelle force tous les secteurs de l’activité humaine à réduire considérablement leur impact. Le bâtiment, qui représente 20% des émissions de gaz à effet de serre en France[1], est en première ligne.

Quelques chiffres clés :
  • Le ciment est responsable de 7% des émissions de GES dans le monde, ce qui en ferait le 3e pays derrière la Chine et les Etats-Unis.
  • +1,1°C : c’est l’augmentation constatée de la température mondiale moyenne en 2021, par rapport à l’ère préindustrielle ; soit quasiment autant que l’objectif fixé par l’accord de Paris (+1,5°C en 2100[1])
  • Destruction des sols et de la biodiversité[2]:
    • 75% de la surface terrestre est altérée de manière significative
    • 66% des océans subissent des incidences de plus en plus importantes
    • 85% de la surface des zones humides ont disparus

 

Pour réduire ces impacts considérables, le contexte réglementaire en France se durcit. Plusieurs textes imposent au secteur de suivre de nouvelles orientations, concernant les constructions neuves comme la gestion du patrimoine existant.

On peut notamment citer :
  • La stratégie carbone européenne, qui fixe des objectifs de réduction des émissions de GES, traduits ensuite par des dispositions réglementaires dans les états membres :
    • Objectif de réduction de 55% des émissions éqCO2 d’ici 2030 par rapport à 1990 (‘fit for 55’)
    • Objectif de neutralité carbone en 2050
  • Le décret tertiaire, qui impose aux bâtiments tertiaires une réduction de leurs consommations énergétiques
  • La refonte des DPE, qui vise à l’amélioration de l’efficacité énergétique des logements
  • L’objectif Zéro Artificialisation Nette en 2050
  • Etc.

 

Les conséquences sur le patrimoine bâti existant sont multiples :Pour répondre à ces défis, chaque gestionnaire de patrimoine peut mettre en place plusieurs démarches, à des niveaux stratégiques comme opérationnels :

Penser globalement sa planification écologique avec un Schéma Directeur Immobilier et Énergétique

Optimiser la mise en œuvre de sa stratégie avec le BIM gestion-exploitation-maintenance en maitrisant parfaitement la connaissance de ses ouvrages

Optimiser les achats et les marchés d’entretien, d’exploitation et de travaux, en mobilisant correctement les clauses sociales et environnementales

 

Le Schéma Directeur Immobilier et Énergétique permet de :

– Rationnaliser le foncier et les surfaces existantes et à bâtir

– Programmer sur le long terme les travaux du décret tertiaire et les réhabilitations adéquates

– Assurer la mise à niveau technique et fonctionnelle du bâti

Il s’établit via 3 grandes étapes :

  • Un diagnostic technique, énergétique, fonctionnel et territorial
  • Des simulations de scénarios prospectifs suivant plusieurs orientations et en mesurant les impacts énergétiques et économiques
  • Un choix de scénario définitif et sa mise en œuvre

 

La maîtrise de la donnée technique peut passer par la mise en place du BIM gestion-exploitation-maintenance.

Elle permet de :

  • Connaître les composants et équipements du bâti pour ensuite en déduire des travaux  d’entretien parfaitement ajustés et sobres
  • Limiter les déplacements sur site
  • Sortir de la maintenance corrective pour entrer dans un cercle vertueux de maintenance préventive

La démarche vise à constituer une base de données ergonomique et adaptée aux usages identifiés par le gestionnaire de patrimoine et les équipes techniques.

  • Elle commence par un audit de la donnée technique : Quelles données techniques me sont utiles pour prévoir et conduire mes travaux ? Quelles données sont réellement disponibles ? Sous quelle forme ?
  • Puis se poursuit par l’identification des besoins métiers : Optimiser l’entretien courant du bâti ? La maintenance des équipements ? Les réhabilitations ?
  • Pour ensuite en déduire le choix du contenu et de la forme de base de données adaptée à ces besoins.

 

Enfin, à un niveau plus opérationnel encore, la politique d’achat peut participer à limiter les impacts environnementaux du patrimoine :

  • En rationnalisant les achats et déplacements via des marchés forfaitisés ou groupés par corps d’état
    • En se basant sur les prévisions du SDIE
    • En utilisant la connaissance technique du bâti et des équipements
    • En tenant compte de distances entre chaque site
  • En utilisant efficacement les critères environnementaux et sociaux des appels d’offres
    • Des demandes contrôlables sur l’organisation des fournisseurs
    • Des demandes performancielles sur les produits installés

A travers ces démarches et outils, le gestionnaire de patrimoine peut orienter la maintenance de ses bâtiments vers une maintenance durable, plus sobre et efficace, qui prendrait le virage de la transition écologique.

 

 

[1] Source : Organisation météorologique mondiale (WMO), 2022

[2] Source : IPBES, 2019

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

[1] Source : CITEPA, 2019